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Fan Ho ![]() ![]() |
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Biographie succinte
[...] À propos de l’oeuvre Dès le début, Fan Ho fut un photographe de rue. Il ne s’est jamais intéressé aux bâtiments historiques, au lieux pittoresques ou aux évènements importants. Pas de VIP ni de cortèges officiels dans ses images. Il s’intéresse essentiellement au quotidien de la rue, aux marchés, aux personnes saisies au vol dans la banalité de la vie courante, mais il le fait avec grand art, choisissant avec soin le lieu et le temps de la photographie. Il travaille très tôt le matin, parfois dès avant le lever du soleil, et en fin de journée jusqu’au crépuscule. La plupart du temps il choisit un emplacement qui lui convient et attend l’instant décisif, selon l’expression de Cartier-Bresson. Parfois il a de la chance et l’image se compose rapidement sous ses yeux, un personnage se présente, se combine parfaitement avec l’arrière plan au bon moment, au bon endroit, avec la bonne lumière. Alors l’émotion survient et il appuie sur le déclencheur. On verra, au fil de son oeuvre, la richesse de son invention comme celle de ses références esthétiques. On y trouve autant l’influence occidentale que celle de la peinture traditionnelle chinoise. C’est délibérément qu’il travaille principalement très tôt le matin, parfois dès 4 heures, ou en fin de journée. à ces heures, le soleil très bas sur l’horizon procure des ombres allongées qui intensifient l’aspect dramatique des images, des ombres qui en deviennent les parties signifiantes. L’usage de la lumière naturelle chez Fan Ho est tout à fait particulier et, dès l’abord, il y a dans son expression un caractère cinématographique qui, pour moi, ne fait aucun doute. Chaque photo est une nouvelle, un court récit d’un moment de la journée, une fraction de mouvement arrêté, le résumé d’une action. L’ auteur a bien rempli son contrat, lui qui, ne pouvant être écrivain, voulait raconter des histoires par la photographie. Il y a également une utilisation intensive du contrejour, autre élément dramatisant du langage cinématographique qui, par le contraste, intensifie le graphisme de l’image et sa charge émotionnelle. Le contrejour, dans des compositions fermées comme Hurrying home ou Life in a slum, crée un « entonnoir » de lumière qui focalise le regard sur le sujet principal tout en accentuant le relief du cadre de l’action. Combiné à un cadrage précis, resserré sur son sujet, il l’ isole de son environnement sans toutefois l’en extraire. Les scènes de la vie courante, saisies au marché, dans les ruelles étroites ou de larges avenues montrent la même précision dans la composition. Le photographe parvient à isoler son sujet dans la foule (Mother’s helper ou His private world) ou, dans un plan large, à saisir les personnes traversant une avenue en y dessinant une arabesque qui va contredire la rigueur de la perspective des voies du tramway (People crossing). Ses vues du port sont de la même veine, à quelques exceptions près. C’est la vie de tout un monde flottant de pêcheurs ou de coolies vivant sur l’eau qui l’intéresse, c’est plus souvent la jonque et le sampan ou la barque menée à la godille qui sera son sujet, pas le paquebot. De nombreuses photos montrent une image inattendue de Hong Kong, des personnages seuls dans des avenues désertes ou des ruelles ombreuses, très loin des foules denses que nous reconnaissons d’habitude dans la ville actuelle. C’est évidemment un choix délibéré de l’artiste qui travaille au petit matin ou tard le soir pour obtenir ces évocations de destins individuels. D’autres photos tiennent une place particulière dans l’oeuvre de Fan Ho, ce sont des images composées, sans doute parfois des surimpressions, issues directement du style shanshui de la peinture traditionnelle chinoise, photos d’une très grande poésie dont la calligraphie a été remplacée par les traits noirs d’éléments végétaux. Il en existe aussi qui présentent du texte. Enfin, lorsque âgé de 80 ans Fan Ho cesse son activité sur le terrain, il revisite ses anciens négatifs, les scanne, et réalise des montages oniriques ou les colorise. Il garde la nostagie du Hong Kong des années 50 et 60, avant que la ville ne devienne la métropole que l’on connait maintenant. Tout au long de sa carrière, il a principalement utilisé un Rolleiflex, plus rarement un Leica. Fan Ho aime le format carré du négatif qui lui offre de grandes possibilités de recadrage. Et il ne s’en est pas privé, produisant parfois des images au format un sur trois, rappelant le format des rouleaux de la peinture traditionnelle. Hong Kong Lorsque le famille de Fan Ho arrive à Hong Kong, la ville commence une mutation qui la conduira à devenir l’importante place financière et commerciale actuelle.
[...] Présenté au Photo-Club le 8 octobre 2015. |
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